Flash d'information n°2 spécial Covid 19
Pearl Harbor, 11 septembre 2001, pire crise depuis 1945... Autant de termes entendus ces derniers jours par les gouvernements des 2 côtés de l’atlantique pour qualifier cette crise exceptionnelle qui n’a pas d’équivalent en termes de baisse d’activité en temps de paix.
Pourtant, il y aura un après dont l’issue reste à ce stade bien difficile à prédire, comme l’a souligné le 19 mars dernier Esther Duflo, prix Nobel d’économie 2019, par ces mots : « En temps normal, on ne sait déjà pas prédire ce qui arrive en économie, alors en ce moment, bonne chance... »
L’objet de cette note est de poursuivre la réflexion concernant les enjeux de cette crise exceptionnelle tant du point de vue sanitaire que du point de vue économique et financier afin de tenter de décrypter quelles en seront les conséquences à moyen terme.
D’UN POINT DE VUE SANITAIRE :
- La situation en Chine et en Corée du Sud continue tendanciellement de s’améliorer.
- Si la situation reste encore dégradée en Europe, certains signes d’amélioration apparaissent laissant espérer l’approche d’un pic épidémique, même si les mesures de confinement n’ont
pas encore produit tous leurs effets en France et au Royaume-Uni.
- Aux États-Unis, le nombre de cas continue d’augmenter rapidement laissant craindre un triste
record de décès parmi les pays occidentaux.
D’UN POINT DE VUE ÉCONOMIQUE :
- Si le choc économique va être extrêmement violent, il intervient dans une économie mondiale qui était en ré-accélération depuis 9 mois, donc peut-être plus apte à supporter le choc.
- Si comme observé en Chine et en Corée, les mesures de confinement permettent d’endiguer l’épidémie, la contraction des PIB pourrait ne durer que quelques mois.
- Même si nos économies vont être fortement impactées à court terme, il est à noter que contrairement à d’autres crises, les états ont mis les moyens rapidement sur la table pour pouvoir l’amortir et limiter la casse économique. En effet, ce sont des budgets de soutient massifs équivalents de 5 à 10% du PIB en zone Euro, 10% aux États-Unis, près de 20% au Japon.
D’UN POINT DE VUE FINANCIER, CETTE CRISE SE RÉSUME EN 3 PHASES :
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La perception de la crise par les marchés financiers, qui jusque-là inconnue par sa nature a engendrée dans un premier temps une dislocation des marchés en quelques jours. Dans un deuxième temps, cette chute a été amortie par des mesures monétaires et budgétaires sans précédents.
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La crise d’avancée du Virus et l’attente d’un pic épidémique qui marquera une inflexion.
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La crise économique qui a déjà été intégrée par les marchés.
EN CONCLUSION :
Même si les mesures de soutien apportées par les états et les banques centrales sont énormes, elles ne sont peut-être pas terminées. N’oublions pas que les banques centrales disposent d’outils quasi illimités.
De l’ampleur et de la longueur de cette crise économique anticipée par le marché dépendra sa reprise ; Reprise qui pourra être extrêmement violente dès lors que les nouvelles seront un peu meilleures que celles déjà anticipées.
Les marchés financiers dans leur ensemble n’attendront pas pour rebondir de voir la lumière au bout du tunnel mais simplement qu’il fasse un peu moins sombre, à l’image de la performance des marchés actions lors de ces 2 derniers jours.
Avec 2 mois d’avance sur nous, la reprise de la Chine esquisse déjà les premières réponses à nos interrogations. Le Financial Times a mis au point un indicateur synthétique de l’activité économique des ménages : Le FT CHINA ACTIVITY INDEX. Pour l’instant le rythme de la reprise chinoise reste assez modeste mais pourrait s’accélérer, à l’image des capacités de production qui sont déjà revenues à 80% de leur niveau d’avant crise.
En Occident comme en Chine, la reprise se jouera principalement sur le comportement des individus. Rappelons que la consommation des ménages représente 70% du PIB américain et 56% du PIB de la zone Euro. Attendons, observons et gardons la tête froide.
En attendant de vous voir ou de vous lire prochainement, prenez soin de vous et de vos proches.
Note terminée de rédiger le 7 avril 2020
David BOURREAU, Experts et Patrimoine